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Publié par christian guittard

Dans la région de Saint Flour, une adolescente, âgée d'à peine 17 ans a vécu peurs et souffrances pendant deux ans (entre mars 2002 et mai 2004). Elle est la seule fille sur les cinq enfants. Son frère, l'accusé, aujourd'hui âgé de 21 ans, l'a agressé pour assouvir ses pulsions sexuelles. Comme la victime refusait fermement ses avances, il la frappait, allant jusqu'à la brûler profondément avec une cigarette. Ses parents l'ont désigné comme repreneur de l'exploitation familiale, ce droit d'aînesse l'a certainement conforté dans ses actes violents et répétés.

La famille dans laquelle se sont déroulées les scènes de violence était suivie depuis 10 ans par les services sociaux. Ces derniers avaient dû en 1997 obliger les parents à faire installer l'eau courante, l'électricité et le chauffage.

Dans les rapports des services sociaux les mêmes mots sont repris tous les deux ans. La famille vivait en complète autarcie et n'avait aucun lien de voisinage avec l'extérieur. Ce sont des parents absents sur le plan affectif qui ont éduqué leurs cinq enfants. Ils n'ont pas fait d'efforts.

Depuis la jeune victime a été placée dans un foyer à Aurillac.

L'accusé se présente à la barre avec un air ébahi et visiblement imperméable à toute forme de raisonnement.

La Présidente lit le rapport du psychologue : « immature sur le plan affectif, vit en circuit fermé, pas de contact avec les voisins, pas d'abolition du discernement ».

Elle lui demande si « ce que dit sa sœur est vrai? »

Réponse marmonnée : « oui ».

Il avoue qu'il n'a pas de copine et qu'un jour il a vu sa sœur dans la salle de bain, cela a été un peu un déclic dans son esprit. Il ne sait pas ce que pensent ses parents de son comportement.

Monsieur le Procureur de la République essaie de comprendre son attitude au moment des faits.

« C'est mal parce que c'est votre sœur? ».

Il n'a pour seule réponse « C'est interdit par la loi ».

Aucune repentance dans ses propos faiblement audibles.

Dans ses réquisitions le Procureur de la république s'attache aux faits et à la personnalité de l'accusé.

Il souligne la violence de l'accusé vis à vis de sa sœur, c'était par exemple un coup de pied pour un café. Il insiste sur la place de la sœur dans la famille « Cosette c'est un objet ménager dans le roman de Victor Hugo, mais ici la sœur est en plus un objet sexuel ».

Selon lui « l'accusé n'a aucun respect de la nature humaine, attention à ceux qui vont croiser sa route ».

Il requiert 3 ans de prison dont 1 an avec sursis et obligation de soins.

Son avocat , insiste sur le contexte familial et sur le suivi par les services sociaux depuis 10 ans de la famille.

« Les parents n'ont rien vu, la violence c'est la normalité dans la famille, il n'y a pas de limite ».

« Les institutions ne sont pas claires, elles ont vu, elles ont su et elles n'ont rien dit ».

Pour elle le système a failli. Son client vient d'une île déserte, il est là seul sans soutien.

Son client sort d'un huit clos dans une ferme isolée, immature et introverti, c'est une éducation à refaire.

Pour son avocat la prison serait encore pire, ce serait l'enfermement. Elle plaide le sursis.

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