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Publié par christian guittard

source et suite de l'article www.mediapart.fr par Laurent Mauduit

De suspense, en réalité, il n'y en a pas. Le gouvernement fait mine d'entretenir le mystère. Et des fuites intéressées ont suggéré que François Fillon n'annoncera que lundi 7 novembre le nouveau plan de rigueur, après que Nicolas Sarkozy eut rendu ses arbitrages pendant le week-end. Mais en fait, les dés en sont depuis le début jetés : ce seront les salariés qui paieront. C'est la singularité de ce plan : même si on n'en connaît pas encore toutes les modalités, on sait dès à présent la philosophie dans laquelle il s'inscrira. Sous l'austérité, il y aura des injustices en pagaille. Et puis une ribambelle de mensonges.

La philosophie, de fait, on la connaît. C'est François Fillon, lui-même, lors d'un déplacement à Morzine (Haute-Savoie), dès samedi, qui l'a confirmée : ce sera cap à marche forcée sur l'austérité. «L'heure de vérité a sonné, il n'est pas utile de s'en prendre aux agences de notation, aux banquiers, aux spéculateurs ou à je ne sais quel bouc émissaire, pas utile de faire croire qu'il y a des trésors cachés pour financer nos dépenses publiques quand on a le record de la dépense publique et le record des prélèvements obligatoires», a dit le premier ministre. «Il n'y a pas d'autres recettes pour réduire l'endettement que de réduire la dépense. Cette réalité est incontournable, le seul programme qui vaille en 2012, c'est le retour à l'équilibre des comptes publics», a-t-il ajouté, avant de promettre que le budget de l'Etat pour 2012 sera le plus rigoureux depuis l'après-guerre.

Dans les mots, il y a bien sûr de l'emphase et de l'outrance. Voulant impressionner les marchés financiers, François Fillon joue les va-t-en-guerre et promet de la sueur et des larmes. Alors qu'en réalité, le gouvernement devrait annoncer un plan ne portant que sur environ 8 milliards d'euros.

Cela étant dit, même dans la grandiloquence un peu ridicule de François Fillon, il y a une forme d'aveu : comme la plupart des autres pays européens, le gouvernement ne veut pas mobiliser le pays pour sortir de la crise et faire reculer la spéculation. Non ! Il veut faire strictement l'inverse : punir le pays et caresser les marchés et la spéculation dans le sens du poil.

C'est donc cela la première des injustices de ce plan, qui sera dévoilé dans son détail par François Fillon dans la journée de lundi, après un conseil des ministres extraordinaire : reculant sans cesse devant les marchés financiers et la spéculation, le gouvernement va leur donner de nouveaux gages. Et ces gages, ce seront les salariés et les personnes modestes, pour l'essentiel, qui en feront les frais.

Les premières pistes de réflexions sur lesquelles travaille le gouvernement, qui alimentent depuis quelque temps d'innombrables rumeurs, viennent confirmer ce sentiment. Voyons donc les réformes à l'étude et appliquons-nous à décrypter les injustices qu'elles charrient en même temps que les mensonges auxquels elles donnent lieu.

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