Pôle emploi perd la trace de ses chômeurs
© Pôle emploi
60% des sorties sont opaques
09 Avril 2010 Par
Chaque fin de mois, Pôle emploi et laDares (ministère du travail) publient le nombre de demandeurs inscrits à Pôle emploi à la fin du mois précédent. Ces chiffres sont très commentés dans les médias. Surtout en ce moment, vu qu'ils ne cessent d'augmenter. Fin février 2010, 3,8 millions de Français étaient à la recherche d'un travail. Ils n'étaient “que” 2,3 millions il y a deux ans, en février 2008.
Dans cette note mensuelle, on trouve pourtant beaucoup d'autres infos. Comme, par exemple, le nombre total de personnes inscrites à Pôle emploi le mois précédent, et ceux qui en sont sortis.
En février 2010, 484.000 personnes se sont inscrites ou réinscrites: licenciés, personnes ayant démissionné ou signé une rupture conventionnelle, fins de CDD et d'intérim, etc. A l'inverse, 471.000 sont sorties des statistiques. Problème: les données sur leur compte sont de moins en moins précises. Démonstration avec les chiffres de février 2010, publiés fin mars par Pôle emploi.
Cliquer ici pour les télécharger.
Seul un demandeur d'emploi sur 5 (18%) a quitté les listes du chômage parce qu'il a retrouvé un travail. La crise est passée par là: c'était un sur 4 (25%) il y a deux ans.
6% (29.000 personnes) sont en “stage”: les chômeurs en formation sortent temporairement des statistiques.
8,6% ont mis leur recherche entre parenthèses: congé maternité, maladie, accident du travail, départ en retraite...
9,2% (43.300 personnes) ont été radiés (entre 15 jours et 12 mois) faute d'avoir répondu à une convocation ou parce que les demandeurs d'emploi ont refusé une offre jugée raisonnable. Cette proportion est stable (autour de 10%).
Et les 60% restants? C'est là tout le problème: ils sont classés dans deux catégories aux contours très flous.