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Publié par christian guittard

source et suite de l'article www.mediapart.fr

par  FRANÇOIS BONNET

Une à une les cloisons étanches sont enfoncées. L'un après l'autre, les amis et pare-feux historiques de Nicolas Sarkozy sont mis en cause. Ce qui se passe depuis un mois au sommet de l'exécutif est proprement historique. On rappellera bien sûr combien les présidences Giscard, Mitterrand, Chirac ont toutes connu leurs scandales. Mais aucune n'est menacée d'engloutissement comme l'est aujourd'hui celle de Sarkozy. 

« Ai-je intérêt à monter sur le Titanic?», demandait Alain Juppé, à la veille de son entrée au gouvernement en novembre 2010 (l'article de Marine Turchi ici). «Je me rends compte qu'il y a un capitaine », dit-il aujourd'hui. Or le «capitaine» est devenu le problème majeur du gouvernement et de l'UMP. Car tous les dispositifs de protection construits par Nicolas Sarkozy en trente ans de carrière politique sont en train de voler en éclats, et le chef de l'Etat, même protégé par une totale impunité présidentielle, se trouve de plus en plus exposé à la justice comme au verdict de l'opinion.

 

Il faut prendre la pleine mesure de ce qui devient une crise de régime. Jamais, les hommes de l'ombre, les coulisses du financement politique et les enrichissements personnels de tel ou tel n'ont ainsi été mis sur la place publique, et dans ces termes. Imagine-t-on seulement un Ziad Takieddine surgir au grand jour sous de Gaulle ou Mitterrand ?

 

 

Or le danger est tel que des intermédiaires de ce type choisissent aujourd'hui de parler longuement, et en public, et pour menacer le pouvoir ! Et il n'y a pas seulement Robert Bourgi et ses mallettes d'argent sale dont les livraisons se seraient miraculeusement interrompues en 2007.

Lorsque Mediapart a commencé, le 10 juillet (notre premier article est ici), à publier de minutieuses enquêtes sur les entrelacs affairistes du pouvoir et de M. Takieddine, sur ce mélange de contrats agrémentés de commissions et de diplomatie secrète, pas grand-monde n'a cru bon d'y accorder une quelconque importance. Dommage, puisque Mediapart, depuis septembre 2008 – date de notre premier article (il est à lire ici) – n'avait cessé de révéler les vrais contours des contrats d'armement passés avec le Pakistan et l'Arabie saoudite.

 

Nous avons depuis publié une vingtaine d'enquêtes et des dizaines de documents (à retrouver ici). Aucun n'a été contesté. Aucun des acteurs impliqués ne s'est risqué à nous poursuivre. Nous avons dit combien la mise au jour de ces faits révélaient « la sale vérité du sarkozysme ». Et nous avons souligné combien leur gravité ne rendait que plus scandaleux les innombrables obstacles dressés par le pouvoir sur le chemin des juges.

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