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Publié par christian guittard

PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE source et suite de l'article www.mediapart.fr

Ils pouvaient espionner l'internet de Libye. Et ils en ont fait la démonstration. En 2007, la société française Amesys, filiale du groupe Bull, a vendu un impressionnant matériel électronique d'espionnage au régime Kadhafi par l'intermédiaire de l'incontournable Ziad Takieddine. L'opération, dont certains détails ont été classifiés « confidentiel défense », a permis à la société française de roder ses produits, commercialisés depuis sous le nom de programme "Eagle". Elle a aussi permis à l'homme d'affaires, qui réclame ces jours-ci d'être reçu à l'Elysée, de recevoir au moins 4,5 millions d'euros de commissions occultes,comme Mediapart l'avait révélé fin juillet.

 

 

P. VannierP. Vannier© (dr.)
Dans les équipes de la société Amesys, le pays pour lequel on travaillait avait reçu pour nom de code « le pays de Candy », célèbre série animée qui met en scène une orpheline... Tous les voyages de la direction de Bull en Libye, notamment de l'actuel PDG de Bull, Philippe Vannier, étaient planifiés et organisés par Ziad Takieddine.

 

 

Dans un document conservé par le marchand d'armes, la société Amesys (ex-i2e) a détaillé pour les autorités libyennes, fin 2006, l'étendue de ses capacités d'interception de mail, chat, ou de conversations via le net.

 

Pour prouver son efficacité, Amesys a fait figurer dans son offre technique aux Libyens des traces de tests d'interceptions de mails au sein d'un laboratoire de l'université Pierre et Marie-Curie (Paris-VI), le Lip6-CNRS.

On y découvre des échanges personnels entre profs, chercheurs et thésards, des traces d'échange MSN et des pages d'interrogations Google (voir document ci-dessous). Un échantillon d'espionnage qui a surpris et scandalisé les enseignants contactés par Mediapart. Le Lip 6 spécialisé dans l'étude des réseaux avait cédé des brevets à la société Qosmos, elle-même sous-traitante d'Amesys jusqu'en 2008.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. 

 

 

 

 

« Quelqu'un a placé une sonde sur le tuyau de sortie du laboratoire, a commenté un professeur de Paris-X. Il s'agit une intrusion physique. » « C'est hallucinant, s'indigne un ancien thésard du Lip 6 aujourd'hui enseignant à Paris-XIII. Ils ont intercepté tout ce qui rentre et ce qui sort du Lip 6. Ils ont intercepté mes mails, et c'est interdit. » Qosmos aurait donc testé secrètement ses sondes sur ce laboratoire. Mais personne ne s'explique que ces traces aient pu figurer sur un document communiqué par Amesys à la dictature libyenne.

 

Vendu 12,5 millions d'euros, en 2007, le projet de surveillance des internautes libyens s'intitule NSA (« Network Stream Analyser ») et s'intègre dans un vaste programme de sécurité (« Homeland Security Program ») qui bénéficie du soutien actif du ministre français de l'intérieur d'alors, Nicolas Sarkozy. Il inclut notamment la livraison d'un 4×4 furtif, dont Mediapart s'est déjà fait l'écho.

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