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Publié par christian guittard
Les directions, passée et actuelle, des Caisses d'épargne viennent de retirer toutes leurs plaintes contre Mediapart. Ce coup de théâtre judiciaire intervient à trois semaines du procès où nous devions comparaître, Laurent Mauduit en tant qu'auteur des enquêtes contestées et moi-même en tant que directeur de la publication, durant quatre jours, du 24 au 27 novembre, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Nos avocats ont été informés de cet abandon général des poursuites par leurs confrères des parties adverses. Nous n'en connaissons pas les raisons ou les motivations.
Un écho de lexpress.fr avait certes annoncé, le 22 octobre, que François Pérol, le président du directoire de la BPCE, issue de la fusion des Banques populaires et des Caisses d'épargne, «pourrait retirer une partie des plaintes contre Mediapart ». Cet «indiscret» ne valait évidemment pas confirmation officielle. Or ces derniers jours, le président du tribunal, Nicolas Bonnal, a reçu plusieurs lettres de désistement concernant l'ensemble des douze plaintes qui nous visaient, aussi bien les sept déposées au nom de la CNCE (la Caisse nationale des Caisses d'épargne) que les quatre déposées au nom de leurs anciens dirigeants (Charles Milhaud et Nicolas Mérindol) ou, encore, la toute dernière, celle déposée en son nom propre par l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, François Pérol.
Ces désistements de dernière minute, après un feuilleton judiciaire de plus d'un an et demi ne laissent pas d'interroger. Nos contradicteurs ont eu en effet tout le loisir, depuis la première plainte déposée le 13 février 2008, de s'assurer de leur détermination à aller en justice. Bizarrement, ils renoncent alors même qu'ils ont en leur possession notre offre de preuve détaillée ainsi que la liste des dix-huit témoins que nous entendions faire citer, ayant pu ainsi mesurer que nous étions déterminés à plaider non seulement la bonne foi de nos enquêtes mais la vérité des faits qu'elles rapportaient. Serait-ce cette détermination de Mediapart et la consistance de nos arguments qui expliquent leur revirement ?