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Publié par christian guittard

30 Mai 2010 Par 

Martine Orange (source et suite de l'article www.mediapart.fr)

Le rituel est désormais bien établi. Un mois avant l'annonce officielle d'une nouvelle hausse des tarifs du gaz, des fuites anonymes sont opportunément organisées dans la presse pour préparer les esprits. Vendredi, il a donc été annoncé, alors même que GDF-Suez n'a pas encore déposé de demande officielle de révision des tarifs auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), que les prix du gaz allaient à nouveau augmenter à partir du 1er juillet, de l'ordre de 4 à 5%.

 

En avril, GDF-Suez avait déjà augmenté la facture de 9,6% pour ses 11 millions de clients, portant le prix à 5,7 centimes le kilowattheure, soit 50% de plus qu'il y a six ans. Les tarifs régulés de fait n'existent plus: les Français paient leur gaz au même prix que les Allemands, selon Eurostat (16,35 euros le gigajoule en Allemagne contre 16,20 en France contre une moyenne européenne de 14,64). Si la nouvelle hausse est appliquée en juillet, l'augmentation représentera 20% en deux ans. Et elle sera décidée: elle est déjà présentée comme inéluctable.

 

Le marché, n'est-ce-pas... Eh bien  justement non, impossible cette fois d'invoquer le marché. Depuis dix-huit mois, le marché mondial gazier connaît un véritable krach. Les prix spot se sont effondrés, passant de 13 dollars le million de BTU (British thermal unit, unité de référence sur le marché gazier) à 4 dollars à peine sur le marché américain. En Europe, au terminal de Zeebrugge, place pivot du marché gazier européen, les cours ont fondu de 70%. Les surproductions déstabilisent le marché, qui, selon les pays producteurs, ne devrait pas retrouver un équilibre avant 2013. 

 

A l'origine de cette chute spectaculaire, il y a bien sûr le ralentissement économique qui a entraîné une baisse de la demande. Mais ce n'est qu'une raison subalterne. La principale cause en est une révolution technologique majeure dans l'exploitation gazière, porteuse de ruptures aussi bien économiques que géopolitiques.

 

Jusqu'alors, le gaz était lié au pétrole. Les pays producteurs étaient les mêmes, les modes d'exploitation comparables, et son prix directement aligné sur celui du baril. Les techniques de gaz naturel liquéfié (GNL), largement mis en œuvre à partir des années 1990, ont juste permis de sortir d'un marché régional (dépendant des gazoducs) pour lui donner une dimension un peu plus mondiale. Mais la donne restait la même: comme le pétrole, le gaz était promis à devenir une énergie rare et chère.

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