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Publié par christian guittard

Eric Woerth et Nicolas Sarkozy.
Eric Woerth et Nicolas Sarkozy.© Reuters

27 Juin 2010 Par 


source et suite de l'article www.mediapart.fr

 

De Toronto, Nicolas Sarkozy a délaissé, samedi, les dossiers internationaux pour voler au secours de son ministre du travail, Eric Woerth. Après François Fillon, vendredi, Jean-François Copé, samedi, le président de la République veut montrer que la majorité ne lâchera pas le trésorier de l'UMP et ancien ministre du budget. Mais chaque explication avancée ajoute à la confusion et au désordre, contredisant celles fournies les jours précédents. Au final, la défense d'Eric Woerth a volé en éclats.

 

Après un Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, qui qualifiait il y a huit jours les enregistrements pirates de Liliane Bettencourt et de ses conseillers d'«affabulations», le parti présidentiel doit se débattre dans un flot d'informations qui se confirment jour après jour. Samedi, Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt, confirmait dans un entretien au Figaro l'existence de deux comptes en Suisse pour un montant de 78 millions d'euros (entretien à lire ici).

Il confirmait également des financements politiques du parti majoritaire avec trois chèques faits à Valérie Pécresse, Eric Woerth et «l'UMP» (les enregistrements pirates parlent eux de «Nicolas Sarkozy»). Les questions que nous posons depuis une semaine sur le cadre légal de ses financements demeurent (lire notre article ici). Et une devient particulièrement embarrassante: à quel titre Eric Woerth, qui n'était pas candidat aux élections régionales, a-t-il été bénéficiaire d'un chèque dont le montant d'ailleurs demeure imprécis (M. de Maistre avait parlé d'un montant de 10.000 euros au Monde, montant qui est au-delà des plafonds légaux)?

Mais c'est également le volet fiscal de cette affaire qui est en train d'engloutir le ministre. Jusqu'alors Erix Woerth avait une ligne de défense simple: ni de près, ni de loin, il n'avait eu à connaître en tant que minisre la situation fiscale de Mme Bettencourt. C'est ce qu'il nous affirmait dans un courriel, vendredi 18 juin: «En tant que ministre du Budget, je n'ai donné aucune instruction, de quelque nature que ce soit, à l'administration fiscale sur la situation fiscale de Madame BETTENCOURT. Le laisser entendre constitue une insulte à mon intégrité.» C'est ce qu'il répétait le lendemain dans un entretien au JDD (à lire ici): «Je ne connais pas les finances de Madame Bettencourt.»

Or depuis vendredi, la situation est tout autre. Le ministre doit désormais convaincre qu'il n'a jamais empêché ou bloqué une enquête fiscale sur la fortune de 17 milliards d'euros («environ», dit M. de Maistre) de Liliane Bettencourt. La déclaration vendredi du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, a mis à bas la première ligne de défense du ministre. Le procureur a en effet indiqué que l'administration fiscale avait été saisie dès janvier 2009 «du fait que ce dossier était susceptible de mettre en évidence des éléments de fraude fiscale». Eric Woerth ne pouvait donc pas ignorer ce dossier (comme nous l'avons expliqué vendredi).

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