Notamment dans ce petit groupe d'abonnés de Mediapart, qui s'étaient donnés rendez-vous devant le théâtre Déjazet, boulevard du Temple avant le départ des cortèges. Son objectif:
préparer des mots d'ordre «anti-corruption»
pour l'événement. Avant, ils ne se connaissaient pas ou seulement via leurs commentaires interposés. Mais un premier message d'un abonné sur l'interview d'Eva Joly (ici), et tout a commencé.
Plusieurs dizaines de messages de lecteurs extrêmement motivés ont suivi. Pierre-Antoine Tiercelin, 29 ans, jeune urbaniste et abonné depuis moins d'une semaine, a pris
l'organisation en main. Il explique pourtant ses inquiétudes avant de rejoindre le cortège: «
C'est d'abord
une manifestation contre la réforme des retraites mais nous trouvons que les réactions politiques ne sont pas suffisantes face à l'émergence de tous ces scandales, et on tenait
à dire que la situation est vraiment trop grave.»
«
Ce
qui me fait peur également c'est l'inertie des partis politiques, leur lenteur à réagir, ajoute Pierre-Antoine.
J'ai
l'impression que la situation actuelle présente les mêmes symptômes que ceux de la France des années 1930: de plus en plus d'impunité. Eric Woerth, par respect
pour sa fonction, devrait démissionner. C'est la même chose pour Brice Hortefeux, il a été condamné pour des propos racistes et il est toujours là.. C'est honteux, je me souviens de
la phrase de Sarkozy qui avait dit que si l'Etat voulait être respecté, il se devait d'être respectable...»
Carole, autre membre du petit groupe d'abonnés, de surenchérir: «La réforme des
retraites est injuste, mais ce qui se passe est bien plus grave. On va vers une véritable oligarchie, une vraie ploutocratie. Pour moi cette affaire c'est de la corruption pure et
simple aux plus hauts sommets de l'Etat. Karachi, Bettencourt, Pérol, qu'est ce qu'il faut de plus?»