Le btp et la main d'oeuvre
B T P
Anticipation des besoins en main d'oeuvre
L'étude des besoins de main d'oeuvre dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics sur le
Territoire de la Communauté d'Agglomération du Bassin d'Aurillac est une commande de la Direction Départementale du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle du Cantal.
Le Plan Local pour l'Insertion et l'Emploi du Bassin d'Aurillac a été chargé de sa réalisation,
l'agence Entreprendre au Pays d'Aurillac en a été l'opérateur.
Cette étude a été menée par Fabrice Sulas (diplômé de l'Ecole Supérieure de Commerce de Marseille, spécialisé en Gestion Prévisionnelle des Ressources Humaines, dix ans d'expérience dans le secteur de l'insertion professionnelle et trois dans l'accompagnement à la création d'activité), chargé de mission à Entreprendre au Pays d'Aurillac et dans le cadre d'une convention spécifique avec le Plan Local pour l'Insertion et l'Emploi.
Cette étude a été financée plus particulièrement par le Fonds Social Européen.
Il convient, d'autre part, de souligner que la CAPEB du Cantal a été le partenaire privilégié de cette
étude en mettant à disposition son fichier d'adhérents et en facilitant la rencontre avec ces
derniers.
350 entreprises de la filière « Bâtiment et Travaux Publics » ont été recencées sur le territoire de la Communauté d'Agglomération d'Aurillac.
Chaque entreprise du secteur a été contactée, que ce soit par prospection téléphonique ou approche directe.
24 entreprises ont été impossibles à contacter, que ce soit en direct ou par téléphone.
6 entreprises n'ont pas souhaité répondre à l'enquête et fournir des renseignements sur l'évolution de leurs effectifs. L'étude a donc porté sur 320 entreprises.
Tous les secteurs sont aujourd'hui confrontés à une pénurie de personnel qualifié. Pourtant, les besoins sont là.
Les secteurs en crise
Deux secteurs sont durement touchés par cette pénurie : la maçonnerie traditionnelle et la menuiserie puisque 18 postes de maçons et 17 postes de menuisiers et/ou poseurs qualifiés sont actuellement à pourvoir sur le territoire. Les chefs d'entreprises contactés stigmatisent surtout un manque de personnes intéressées par les métiers du bâtiment et non pas un manque de qualification des rares personnes qu'ils trouvent à embaucher.
Pour autant, devant cette pénurie de main d'oeuvre, et conscients de ne plus être en mesure d'avoir des exigences en terme de qualifications, des chefs d'entreprises préfèrent rechercher des « manoeuvres », ou tout simplement des personnes intéressées par leurs métiers, qu'ils se chargeront ensuite de former « sur le tas ». 9 personnes sont actuellement recherchées dans cette catégorie.
Les métiers de la production ne sont pas les seuls à être touchés : il est en effet devenu quasi impossible de recruter du personnel sur des postes de cadres ou d'encadrement. Ainsi en va-t-il de profils très pointus en terme de qualifications (économiste de la construction, architecte, ingénieurs bâtiment...) mais surtout de qualifications de chefs d'équipes. Dans le premier cas, les chefs d'entreprises pointent la difficulté à faire venir et/ou stabiliser des cadres sur le territoire (perçu comme peu attractif culturellement ou n'offrant pas assez d'opportunités d'évolution pour les cadres ou leurs conjoints). Cette raison est vraie également pour les chefs d'équipes mais certaines entreprises soulignent également le manque de motivation de leurs salariés à occuper ces postes et à prendre ces responsabilités, notamment dans le cadre d'évolutions de carrières.
Le besoin de main d'oeuvre immédiat, pour tout le BTP s'établi à 108 personnes et 21 apprentis sont recherchés dans le secteur B T P.
Comment trouver de la main d'oeuvre
Devant la difficulté à trouver de la main d'oeuvre dans le secteur du BTP, certaines entreprise prévoient déjà de faire appel à des salariés étrangers. C'est déjà le cas pour l'une des entreprises de maçonnerie contactées mais un nombre important de chefs d'entreprises interrogés ne cachent pas leur réflexion actuelle dans ce sens.
Deux entreprises du secteur de fournitures de matériels et matériaux stigmatisent l'absence d'offre immobilière ou foncière sur Aurillac, les empêchant de mener à bien des agrandissements programmés. Pourtant, une dizaine d'emplois seraient ainsi créés, sur ces deux entreprises uniquement.
Enfin, beaucoup de très petites entreprises ou d'artisans, bien qu'affirmant avoir un besoin important de main d'oeuvre, disent ne pas pouvoir supporter le poids des charges.
Après ce constat millimétrique, les autorités en charge de l'emploi et du dynamisme des entreprises vont devoir faire preuve d'imagination pour trouver des solutions aux problèmes posés.
C.G