Insee : La récession se prolonge
Extrait du rapport de l'insee
Au quatrième trimestre 2008, le recul de l’activité mondiale a été plus prononcé que prévu dans la Note de conjoncture de décembre : -1,8 % dans les économies avancées au lieu de -0,9 % ; -1,2 % en France au lieu de -0,8 %. L’activité industrielle et le commerce mondial se sont en particulier très fortement contractés.
Au quatrième trimestre 2008, le recul de l’activité mondiale a été plus prononcé que prévu dans la Note de conjoncture de décembre : -1,8 % dans les économies avancées au lieu de -0,9 % ; -1,2 % en France au lieu de -0,8 %. L’activité industrielle et le commerce mondial se sont en particulier très fortement contractés.
La récession se prolongerait au premier semestre 2009 : le commerce mondial a continué de se replier nettement en janvier et le climat
des affaires qui ressort des enquêtes de conjoncture s’est à nouveau dégradé en février. Ainsi, en France le climat des affaires atteint désormais un niveau
historiquementbas.
L’activité devrait ainsi de nouveau se replier au premier trimestre 2009, en France (-1,5 %) comme dans l’ensemble des économies avancées (-1,5 %).
Toutefois, un repli moins marqué est attendu au deuxième trimestre (-0,6 % en France, -0,7 % dans les économies avancées) du fait notamment de
la montée en puissance des plans de relance. La hausse du chômage s’accentuerait dans la plupart des pays : le taux de chômage atteindrait ainsi 8,8% en France
métropolitaine au deuxième trimestre 2009, contre 7,3 % un an plus tôt.
La construction immobilière continue de chuter très rapidement dans les pays qui avaient connu des hausses excessives de prix et
d’investissement (États-Unis, Espagne, Irlande ou, dans une moindre mesure,France), à l’exception peut-être du Royaume-Uni. Elle commence même à baisser dans les pays qui
avaient évité ces excès (Italie, Allemagne,...) mais pâtissent par ailleurs de la dégradation de l'environnement économique. La perte de valeur des créances détenues par les
banques se poursuit donc, conduisant à prolonger la crise financière.
Les entreprises réduiraient encore vigoureusement leurs stocks et leurs investissements. Les conditions de financement restent difficiles
et, au demeurant, les besoins d’investissement se trouvent limités par
la faible utilisation des capacités installées.
La consommation des ménages résiste mieux. Elle devrait même croître légèrement en France : la très faible inflation, des revalorisations importantes de prestations et les mesures du plan de relance devraient
La consommation des ménages résiste mieux. Elle devrait même croître légèrement en France : la très faible inflation, des revalorisations importantes de prestations et les mesures du plan de relance devraient
permettre une légère progression du pouvoir d’achat, malgré la chute de l’emploi et, plus généralement, des revenus d’activité.
La consommation baisserait, en revanche, dans de nombreux pays. Les revenus d’activité y reculeraient plus qu’en France, et la baisse des marchés
financiers et des prix de l’immobilier susciteraient une hausse plus vive du taux d’épargne des ménages.
La baisse de la consommation, notamment de biens durables, et la chute de la dépense des entreprises entraîneraient une nouvelle contraction du
commerce mondial et de nos exportations.
Les principaux aléas autour de ce scénario ont trait naturellement à l’évolution dans les mois à venir d’un système financier toujours très
instable, mais aussi à l’intensité de l’ajustement des dépenses des
entreprises et à l’ampleur de l’impact des plans de relance.
L’investissement des entreprises, que tous ses déterminants poussent à la baisse, pourrait ainsi reculer plus encore que prévu. À l’inverse, un soutien
des stocks à la croissance, certes peu probable à l’horizon de la prévision, ne peut être totalement exclu.
C'est le cas notamment en France où la contraction des stocks semble avoir été particulièrement forte en fin d’année 2008.
Enfin, deux incertitudes entourent l’impact des plans de relance. La première porte sur la capacité des États à accélérer les délais de mise en oeuvre de
l’investissement public. La seconde porte sur l'impact des
sommes versées aux ménages : il est difficile d’évaluer dans quelle mesure ces sommes seront épargnées ou consommées, dans un contexte de
forte incertitude sur l'évolution de leurs revenus et de leur
patrimoine.