Au Pays basque, le préfet ne badine pas avec l'agriculture durable
Source et suite de l'article (www.mediapart.fr)
Par Erich Inciyan
L'Etat a sorti les grands moyens contre une petite association agricole basque. Autant écrire
d'emblée son nom, qui donne un brin d'humour à ce dossier d'usurpation d'identité: Euskal Herriko Laborantza Ganbara. Cette dénomination légale a en effet conduit le préfet des Pyrénées-Atlantiques à intenter une procédure judiciaire contre cette EHLG qui
s'affirme proche de la Confédération paysanne et «résolument
pacifique». Créée en 2005, l'association veut
simplement «contribuer au développement d'une agriculture paysanne et
durable, dans le cadre d'un développement local concerté sur le territoire du pays basque»,selon ses statuts déposés en préfecture.
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Aux grands mots, les grands remèdes... Peu après la création de l'association, le préfet a déposé plainte. Des poursuites pénales pour«usurpation de titre» ont été engagées par le parquet de Bayonne. Ce choix de la voie pénale inquiète le Syndicat des avocats de France, pour lequel un tel dossier aurait logiquement dû «relever d'un simple contentieux civil».
Du coup, la police judiciaire a pu perquisitionner les locaux de l'Euskal Herriko Laborantza Ganbara et fouiller ses comptes. L'ensemble «témoigne une fois de plus de la volonté des pouvoirs publics de chercher par tous les moyens à criminaliser le mouvement social et à sanctionner pénalement des initiatives militantes», estime le président du SAF, le bâtonnier Jean-Louis Borie, au sujet de cette association notamment soutenue par José Bové.