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Publié par christian guittard

21 jan 2009Par Martine Orange  suite et source de l'article (www.mediapart.fr)

·         Dans l'esprit de l'opinion publique, cela se termine par une belle victoire politique. Après avoir multiplié les déclarations fracassantes ces derniers jours, Nicolas Sarkozy peut se féliciter d'avoir obtenu gain de cause: il a fait plier les banquiers. Dans un même élan, à la sortie de leur réunion mardi soir à l'Elysée, les dirigeants des six grandes banques (BNPParibas, Société générale, Crédit agricole, Crédit mutuel, Banques populaires et Caisses d'épargne, qui ont reçu 10,5 milliards d'euros d'aides en décembre), ont annoncé qu'ils renonçaient à la part variable de leurs rémunérations pour l'exercice 2008.

 Ce renoncement était absolument nécessaire, selon le gouvernement. Alors que l'Etat français s'apprête à débloquer à nouveau 10,5 milliards d'euros supplémentaires pour aider les banques à renforcer leurs fonds propres, «les Français ne comprendraient pas que l'Etat vole au secours des banques et que les dirigeants ne fassent pas des efforts sur leurs rémunérations. Les banques ont le choix entre les aides ou les bonus», a répété à plusieurs reprises la ministre des finances, Christine Lagarde.

 Officiellement, la mise en garde a porté. Les banques ont fini par accepter les conditions que souhaitait leur imposer le gouvernement et dont elles ne voulaient pas entendre parler, en contrepartie du versement d'aides publiques. Mais jusqu'où réellement va leur renoncement? Au-delà des déclarations de principe, de nombreuses zones d'ombre subsistent sur la qualité de leurs engagements.

 Renoncer à la part variable des rémunérations est un sacrifice limité pour les dirigeants des six banques. Certains n'en touchent pas du tout comme les dirigeants du Crédit mutuel ou le président du Crédit agricole, René Carron. Pour les autres, l'effort est relatif. Toutes les banques vont afficher des résultats pour 2008 en baisse, voire des pertes comme Natixis, la filiale commune des Banques populaires et des Caisses d'épargne. Dès lors, tous savaient que leur part variable serait réduite voire nulle, puisqu'ils n'avaient pas atteint les objectifs fixés à l'avance et qui servent de calcul à ces rémunérations complémentaires. Celles-ci allaient se chiffrer au mieux à plusieurs centaines de milliers d'euros et non à un million et plus, comme les années précédentes.

 Pourtant, les banquiers se sont battus jusqu'au bout pour conserver cet avantage. Au nom du droit, des contrats passés, du refus de voir intervenir l'Etat dans leur gestion. Mais aussi, peut-être, pour détourner l'attention. Car, pendant que le gouvernement et l'opinion publique se focalisent sur les rémunérations variables, les autres sujets sont un peu oubliés.

 Ainsi, s'il est prévu que les dirigeants renoncent à leurs bonus, rien n'a été dit sur l'attribution de stock-options. Interrogées à ce sujet, les banques ne savent pas quelle sera leur politique. Toutes renvoient aux décisions des comités de rémunération. Que feront-ils? Décideront-ils qu'il faut aussi suspendre les attributions ou qu'au contraire, pour compenser la perte de la part variable, il convient d'en distribuer beaucoup plus aux dirigeants? Au vu des cours actuels des actions bancaires, ces attributions pourraient représenter pour certains des cadeaux considérables dans cinq ans, leur permettant d'oublier facilement le sacrifice d'une partie de leur salaire de 2008
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