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Publié par christian guittard

15 aoû 2008 Par  Erich Inciyan www.mediapart.fr (source et suite de l'article)
En août 2003, l'actrice Marie Trintignant mourait des coups de son compagnon Bertrand Cantat. Où en sont les violences conjugales faites aux femmes, en France ? Pour les deux années 2005 et 2006, plus de 400.000 femmes majeurs ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d'un conjoint ou d'un ex-conjoint. Une femme meurt de ces violences, tous les deux jours et demi, en France.

 

Les voisins n'ont rien vu, rien entendu ? Des victimes de coups répétés craignent de dénoncer les faits ? Des professionnels, médecins ou policiers, continuent de regarder ailleurs ? De quoi désespérer ? Pas seulement. Les dispositifs de prise en charge des victimes et la connaissance statistique du phénomène progressent, si l'on en juge par deux études publiées en ce mois de juillet.

 Mais les chiffres font froid dans le dos. Sur ce problème longtemps sous-estimé, l'enquête la plus complète a été réalisée, début 2007, par l'Observatoire national de la délinquance (OND) en partenariat avec l'Insee. Plus de dix mille personnes (âgées de 18 à 60 ans) ont été interrogées sur les violences dont elles ont pu être victimes dans le cadre familial, en 2005 et 2006.

 2,3% des femmes ainsi questionnées ont déclaré avoir été victimes de violences physiques de la part d'un conjoint ou d'un ex conjoint, au cours de ces deux années. Par extrapolation à la population de l'Hexagone, l'estimation s'élève à 410.000 femmes concernées. Très au-delà, on s'en doutait, du nombre de faits constatés par les services de police et de gendarmerie. Sur ce total, 345.000 femmes ont subi ces violences de la part de leur conjoint (conjoint au moment des violences). Les autres concernent des coups et blessures portés par un ex-conjoint.

 Du côté masculin, l'Observatoire estime que 127.000 hommes des mêmes classes d'âge ont été victimes de violences physiques d'une conjointe ou d'une ex-conjointe sur ces deux mêmes années. La part d'hommes se déclarant victimes est donc trois fois inférieure à celle des femmes. Pour ces hommes, «le taux de plainte est pratiquement nul», note aussi le rapport. «Les femmes sont plus souvent victimes de leur conjoint que les hommes et, quand elles le sont, c'est avec une plus grande fréquence, une plus grande violence (mesurée à partir d'une question sur les blessures subies) et avec plus de conséquences sur leur vie quotidienne».

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