Dans l'opacité totale, le prix du gaz prend 5%
14 aoû 2008Par Martine
Orange www.mediapart.fr (source et suite de l'article)
Les mauvaises nouvelles sont toujours plus faciles à faire passer dans le creux de l'été. Par un décret daté du 12 août, le gouvernement a donc annoncé une hausse de 2% du prix de l'électricité
et de 5% du prix du gaz à partir du 15 août. Un tarif de solidarité est institué permettant aux familles d'avoir une réduction de 118 euros maximum par an sur leur facture de gaz. Ces
augmentations étaient attendues. Dès le début du mois d'août, le ministère des finances avait fait savoir qu'il demanderait ces revalorisations des tarifs. La Commission de régulation de
l'énergie, régulateur «indépendant» du marché de l'énergie en France, a émis un avis défavorable sur cette révision de tarifs jugeant qu'elle ne permettait pas de couvrir l'ensemble des charges,
notamment de réseaux de l'entreprise. le gouvernement a passé outre.
La hausse de l'électricité, la première depuis un an reste en dessous de l'inflation. Pour le gaz, la situation est toute différente: c'est la troisième augmentation depuis le début de l'année. Les tarifs ont déjà été révisés à la hausse de 4% en janvier et de 5,5% en avril.
Dès l'annonce du gouvernement, la décision a été très mal accueillie. «C'est un nouveau mauvais coup fait au pouvoir d'achat » a dénoncé l'association de consommateurs des usages (CLCU), qui chiffre l'impact de ces augmentations à 150 euros par an pour une famille moyenne. «Ce sont des augmentations inacceptables au regard des profits considérables que font GDF, Suez et EDF. Le gouvernement est véritablement autiste vis-à-vis de ce qui se passe dans le pays», a accusé, de son côté, Michel Chevalier, président de la Confédération nationale du logement Paris. Les syndicats de l'énergie y voient la suite logique de l'évolution du secteur. «A partir du moment où GDF a été privatisé et dépend de Suez, nous savions qu'il y aurait des hausses. Je pense qu'il faut s'attendre à de nouvelles augmentations dans les prochains mois», a ainsi déclaré Michel Rousson de la CFTC. De son côté, la CGT relevait que depuis 2005, le prix du gaz a augmenté de 45% et que, dans le même temps, les résultats de l'entreprise. De 1,7 milliard en 2005, les bénéfices sont passés à 2,5 en 2007.