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Publié par christian guittard


24 jun 2008Par Serval www.mediapart.fr (source et suite de l'article)
"C'est ben vrai ça !". Parce que le gouvernement il " le vaut bien", et que de toute façon "Ca se passe comme ça" chez Sarkoland ! C'est sans doute sur le conseil d'un boss de la communication qui a soufflé " N'imitez pas , innovez ! " que nous avons droit à cette campagne de pub gouvernementale qui envahit les écrans de la ménagère de moins de 50 balais, ( la mongolienne de moins de 50 balayettes étant sur TF1 à s'esbaudir devant le faux journal de Jean-Pierre Pernaud), à commencer par les chaînes publiques dont on va bientôt justement supprimer la pub afin de mieux les asphyxier avant privatisation et démenbrement. 
 Et puis bon, entre la faillite annoncée par Droopy, Sarkozy qui a ramené le pouvoir d'achat avec les dents (c'est vrai que désormais Carla Bruni-Sarkozy fait ses emplettes Rive Droite...), Lagarde qui, sans rire, conseille le vélo pour économiser le carburant (nostalgie sans doute de l'usine de papa ou ses braves ouvriers sortaient de l'usine à bicyclette en évitant de rayer la limousine patronale), et Rama Yade qui samedi dernier sur RTL, dans le journal inattendu de Laurence Ferrari-Sarkozy (toutes les femmes que le Président promeut rajoutent désormais son nom au leur), expliquait dans un grand avalage de couleuvres, et après être revenue sur sa carrière de basketteuse de haut niveau, qu'elle ne voyait pas l'utilité de se rendre elle-même à la cérémonie des J.O, parce qu'on ne mélange pas le sport et les droits de l'homme, au lieu de dire qu'elle la boycottait tout simplement, il était temps donc que que ce soient des pros qui s'occupent de nous vendre toutes les belles réformes qu'on nous avait promises comme autant de cadeaux de Noël l'année dernière.

 

 

"Vous êtes impatients, nous aussi". On sent bien que les séances de méningite aigue qui ont frappé les agences de pub ont du être intenses. Qu’on a du associer le concept fort avec l’étude de marché soumise aux oscillations des préoccupations des français par tranches d’ages (la ménagère avec moins de 50 balais, le bobo (celui dont le seul véritable problème est de ne pas dire du mal du "si tendance" Vincent Delerm après avoir écouté ses annonements), le boubou (il faut penser aux immigrés), le jeune con NRJique, le vieux con Nostalgique et j’en passe. Et une fois tout ça mis dans un shaker, après avoir tiré des graphiques, des projections, fait des études de compréhension (pas de mot de plus de trois syllabes comme sur TF1), on a fini par accoucher de ce slogan magique destiné à fédérer l’ensemble de la population : « Vous êtes impatients, nous aussi ». Je dis Merci ! 
Merci, car c’est bien la première fois (et sans doute la dernière ) que Sarkozy m’apparaît sympathique.Se faire refourguer un slogan à deux balles comme celui la par des bonimenteurs de marché dont le bagout n’a d’égal que le dégoût qu’il inspirent une fois qu’on s’est fait couillonner avec les fausses pompes en croco, ou le CD « à pas cher » rempli de brêles reprenant sur fond d’orgue Bontempi les succès de l’été dernier, ça le rendrait presque humain. Je l’imaginerais presque amenant sa BX au garage pour une vidange et repartir avec en plus deux pneus neufs et un embrayage refait.

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"Vous êtes impatients, nous aussi". Personnellement, je m'en fiche royalement de leur impatience. Et quelle impatience ont ils d'abord ? Depuis qu'on a juxtaposé les Présidentielles et les Législatives comme si à un mois d'intervalle les électeurs allaient changer d'avis, et qui empêchent désormais toute alternance, la prochaine échéance majeure c'est dans quatre ans. Ca laisse du temps libre. S'ils sont si impatients que ça de se représenter au suffrage universel, que Sarkozy dissolve l'Assemblée Nationale...
"Vous êtes impatients..." Comme si nous étions de mauvais garnements qui ne font rien que chahuter le professeur en attendant la sortie de classe et la cour de récré, au lieu de continuer à travailler. Comme si en plus de culpabiliser face à nos gosses en n'achetant plus les objets colorés que les même pubiers leur refourguent à chaque écran de télé, comme si nous ne souffrions pas de faire la queue chez Leader, de désemplir les lieux de culture, pour se repasser le DVD copié en douce et dont nous dit désormais que nous sommes des criminels, et qu'au prix de la sanction qu'on veut nous imposer il vaudra mieux détourner un sous-marin nucléaire, il fallait qu'on nous culpabilise encore plus par notre "impatience".

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Comme si cela devait nous rendre fier de payer notre gasoil au prix du parfum Guerlain. Comme si nous étions tellements abrutis que nous ne puissions comprendre que l'effet d'une hausse du pouvoir d'achat ne pourrait se faire sentir qu'au bout de quelques mois et qu'il est utopique de penser que les prix des matières premières vont baisser par la seule "volonté" d'un homme.
Mais on ne nous prend pas pour des abrutis. Non, on nous explique "dans notre langage". Celui de la pub que nous pourrons facilement assimiler..C'est certainement de notre faute à nous qui sommes si "impatients", si l'on doit consacrer 4 millions d'euros à nous l'expliquer au lieu de s'en servir pour soulager ceux qui ne comprendront jamais pourquoi entre eux et la société la vitrine devient de plus en plus épaisse et blindée.

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