Délinquance juvénile
La P J J un service méconnu
« Certains adolescents manquent de repères masculins : élevés par une
mère seule, ils vont dans un établissement sous l'autorité de Mme le Principal où ils reçoivent des cours dispensés par des enseignantes. Ayant commis un délit, ils passent devant Mme
le Juge, qui confie la mission d'éducation surveillée à Mme l'Educatrice spécialisée.
« Les seuls hommes qu'ils rencontrent sont les CRS. Ils en ont donc besoin . »
Se pose donc un problème des éducateurs, profession souvent « en bout de chaîne » qui se charge des adolescents en situation de grande rupture.
A partir de ce constat qui n'est pas une généralité, lorsqu'un jeune est en situation de souffrance ou qu'il a commis des délits il est le plus souvent orienté vers la P J J.
A Aurillac, Sylvie Riveron est la Directrice de cette unité qui s'occupe d'environ 90 jeunes par an.
La protection judiciaire de la jeunesse existe depuis l'ordonnance du 2 février 1945 relatif à l'enfance délinquante et l'ordonnance du 23 décembre 1958 relatif à l'enfance en danger.
L'un des principes généraux, qui sous-tend l'ensemble de cette législation est celui de la primauté accordée à l'éducation dans la réponse judiciaire. La direction de la protection judiciaire de la jeunesse est chargée dans le cadre de la compétence du ministère de la justice de l'ensemble des questions intéressant la protection de l'enfance. La P.J. J met en place des mesures que le juge des enfants, le juge d'instruction, le parquet leur donne soit dans un cadre pénal pour l'enfance délinquante, soit dans le cadre civil pour l'enfance en danger.
Pour répondre aux attentes de la société et de la justice elle a la possibilité d'employer différentes mesures.
Les mesures d'investigation permettent à partir d'une enquête rapide ou d'une investigation plus longue de comprendre la problématique du mineur et de sa famille C'est une aide à la décision du magistrat.
Le placement : les objectifs communs à l'ensemble des mesures de placement civiles ou pénales tentent d'apporter à des mineurs ou jeunes majeurs un cadre de vie sécurisant, protecteur des structures afin de les aider à construire leur identité ; à s'approprier les règles qui régissent les relations sociales ; à s'inscrire dans un processus d'insertion sociale.
L'action éducative en milieu ouvert est une mesure d'assistance. Elle maintient le jeune dans son environnement. La P J. J. entame après évaluation un travail éducatif tendant à la construction d'une relation personnalisée avec le mineur.
La protection judiciaire des jeunes majeurs : cette mesure est la continuité d'une action éducative. Elle permet aux jeunes majeurs de continuer leur insertion.
Les mesures pénales sont différentes suivant la graduation de la condamnation.
Le stage de citoyenneté est une peine alternative aux poursuites par le parquet, ou à une peine alternative à l'emprisonnement. Il poursuit plusieurs objectifs : rappeler au condamné les valeurs républicaines de tolérance et de respect de la dignité humaine sur lesquelles est fondée la société
La réparation pénale est une mesure éducative qui s'applique à un jeune étant auteur d'une infraction pénale, elle peut être prononcée avant ou après jugement. En cas de réparation directe, l'accord de la victime est obligatoire. Il s'agit d'une mesure de courte durée (trois à quatre mois).
La liberté surveillée est une mesure éducative pénale qui s'applique à un jeune ayant commis un délit. Elle est prononcée à titre provisoire ou après jugement, elle permet d'engager une action éducative.
Le contrôle judiciaire est une mesure pénale prononcée dans le cadre de l'instruction avant jugement.. Le contrôle judiciaire et contraignant et restrictif de liberté.
La mise sous protection judiciaire est prononcée par jugement, elle peut durer cinq ans. Elle peut s'exercer au-delà de la majorité. Elle peut être assortie d'une mesure de liberté surveillée qui pourra aller au-delà de la majorité.
Le sursis avec mise à l'épreuve est ordonné par la juridiction de jugement à l'égard d'un mineur de plus de 13 ans au moment des faits. Elle le condamne alors à une peine d'emprisonnement maximal de cinq ans, dont elle décide de surseoir à l'exécution en plaçant le condamné sous régime de mise à l'épreuve. Le condamné doit, durant le délai d'épreuve, se soumettre à des mesures de contrôle.
Le travail d'intérêt général est une peine qui consiste à travailler sans rémunération au profit d'une institution d'une association par des mineurs de 16 à 18 ans, auteur de délit puni d'une peine d'emprisonnement.
Les mesures d'aménagement de peine, ces mesures s'exercent sous écrou. Elles s'attachent à faire en sorte que le mineur soit le plus éloigné possible du quotidien.