1% logement : Thierry Gaubert en correctionnelle
source et suite de l'article www.mediapart.fr par MICHEL DELÉAN
C'est un procès à très hauts risques pour Thierry Gaubert qui s'ouvre, lundi 6 février, devant la 15e chambre correctionnelle de Nanterre. L'année 2011 avait déjà été calamiteuse pour ce play-boy fortuné, proche de Nicolas Sarkozy et de plusieurs personnalités de l'UMP. Mise en examen par le juge Van Ruymbeke, en septembre, dans l'affaire Takieddine. Départ peu glorieux du groupe Banques populaires/Crédit agricole, en octobre. Révélation par Mediapart, en décembre, de son palais caché en Colombie, où il vivait comme un nabab, invitant Ziad Takieddine ou Olivier Dassault, sans oublier ses parts dans deux bars locaux aux noms évocateurs, le Nichon et le Nibar...

Auparavant, Thierry Gaubert était surtout connu pour son parcours public : ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy de 1983 à 1995 (d'abord à la mairie de Neuilly, puis au ministère du budget et enfin à celui de la communication), il s'était fait une place dans le tout-Paris en épousant Diane Barrière (l'héritière du groupe de casinos Lucien Barrière, décédée après leur divorce), puis la princesse Hélène de Yougoslavie, celle qui l'accuse aujourd'hui d'avoir transporté des valises de billets.
Depuis, les lecteurs de Mediapart ont aussi pu découvrir Thierry Gaubert en invité du marchand d'armes Ziad Takieddine : il est très sérieusement soupçonné par le juge Van Ruymbeke d'avoir participé au financement occulte de la campagne Balladur de 1995, notamment via des retours de commission sur des ventes d'armes, par le truchement de Takieddine. On sait également que Thierry Gaubert a invité Nicolas Sarkozy à Venise. Enfin, Gaubert a reçu un coup de fil de son ami Brice Hortefeux pendant sa garde à vue,le 20 septembre.
Homme d'affaires menant grand train, il avait rebondi en se recasant comme directeur des relations publiques auprès d'un autre proche de Nicolas Sarkozy, François Pérol, le président du groupe Banques populaires-Caisses d'épargne (BPCE).
Ce que l'on sait moins, en revanche, c'est que ses anciennes activités dans l'immobilier, aussi acrobatiques que rémunératrices, ont récemment valu à Thierry Gaubert d'être renvoyé en correctionnelle pour une longue liste de délits, allant de l'escroquerie au préjudice de l'Etat à l'exercice illégal de la profession de banquier, en passant par l'abus de biens sociaux, l'abus de confiance et la prise illégale d'intérêts. Affaires qui le rattrapent aujourd'hui.