Tribunal
Un grand ados Cantalo-Américain
Après avoir vécu 22 ans aux États-Unis, il rentre en France et vient vivre chez sa mère à Ydes. A la fin de son séjour aux États Unis il a vécu des moments très difficiles. Son épouse est décédée, sa maison a brûlé et un de ses fils a fait une incursion temporaire dans la délinquance. Pour le KO final sa belle-soeur a déposé plainte aux États-Unis contre lui pour abandon d'enfants.
Lorsqu'il arrive à Ydes, il se réfugie chez sa mère, havre de paix temporaire. Pendant une quinzaine de jours avant son délit il s'adonne presque 24 heures sur 24 à des jeux vidéo. Il entrecoupe ces jeux par de la navigation sur Internet pour rester en contact avec les États-Unis.
Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2006, après avoir bu (0.40mg), il prend le volant de sa voiture avec sa compagne à ses côtés.
Sur sa route, il rencontre un contrôle de gendarmerie. Là, se sentant acculé, il se livre pendant 45 minutes à un véritable « Road movie » selon le Président T Sellier. Il tente de faucher a plus de 140 km heure les gendarmes qui veulent l'interpeller.
Il commet une multitude d'infractions au code de la route. Sa passagère, pétrifiée de peur, hurle pendant tout ce temps. Lorsqu'il s'arrête enfin, elle descend du véhicule dans un état second, hébétée. Le prévenu toujours sous pression menace alors les gendarmes de mort.
Il est incarcéré depuis le 20 novembre suite à une présentation au parquet en comparution immédiate. À la barre, il explique « j'avais beaucoup d'adrénaline en moi au moment des faits, il fallait que je la libère ».
« Il n'était pas question pour moi de blesser ».
« Je me suis concentré sur ma conduite pour éviter les dégâts ».
« J'étais conscient, mais je ne voyais pas la vitesse ».
« Ce que j'ai fait n'est pas un exploit ».
Il ponctue ses déclarations de « votre honneur » en s'adressant au Président T Sellier.
Nathalie Bany, Procureur de la République, interroge « que pensez-vous de votre action ? »
Réponse « j'étais encore aux États-Unis ».
L'expert psychologue qui l'a examiné a rendu un rapport où il précise « le prévenu a des idées délirantes de persécutions, suite à l'abus d'alcool ce délire devient chronique, il relève de soins psychiatriques ».
Pendant son incarcération il a réfléchit à ses actes, mais il pensait être poursuivi par le F.B. I. ou la C.I.A au moment du délit.
En s'adressant au Président Sellier, il fait acte de contrition « votre honneur, j'ai 48 ans je ne ferai plus de bêtises ».
Dans son réquisitoire Nathalie Bany constate que « sans expertise psychiatrique on n'aurait pas pu se douter de la vérité du prévenu ». Mais pour elle danger a réellement existé, les faits auraient pu se terminer en véritable drame.
Elle demande une condamnation où la sanction soit accompagnée de soins.
Son avocat demande au tribunal de prendre en compte sa pathologie et son histoire, amoncellement de malheurs pendant cinq ans.
« Il ne voulait pas de mal aux gendarmes, il était dans sa vision des choses ».
La chute du « Road movie » se transforme en condamnation.
10 mois de prison dont 7 avec sursis, mise à l'épreuve pendant 36 mois, obligation de soins et maintien en détention.
C.G