une décision qui pourrait faire date pour la liberté d’informer en France.
Source et suite https://www.mediapart.fr/ 12 JANVIER 2016 | PAR FABRICE ARFI
Plus de cinq ans après la révélation de l’affaire Bettencourt, les juges du tribunal correctionnel de Bordeaux affirment que « les articles [de Mediapart] ont participé aux débats d’intérêt général et sociétal ». Une victoire au nom du droit fondamental des citoyens à être informés, selon le jugement.
mme le chemin fut long. Plus de cinq ans après la révélation à l’été 2010 de l’affaire Bettencourt, ce qui avait suscité quelques outrances du camp sarkozyste dénonçant alors nos supposées « méthodes fascistes », plus de deux ans après une censure inédite décidée par la justice civile dans ce même dossier, le tribunal correctionnel de Bordeaux a rendu, mardi 12 janvier, une décision qui pourrait faire date pour la liberté d’informer en France.
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Non seulement les magistrats ont relaxé au nom de« l’état de nécessité » l’ancien majordome des Bettencourt, consacrant l’idée que pour lancer l’alerte il faut parfois se brûler les doigts (voir l’article de Michel Deléan), mais les 34 pages de leur jugement peuvent aussi se lire comme un plaidoyer implacable pour le journalisme, à condition qu’il serve l’intérêt général.